Que reste-t-il de la liberte ?

Que reste-t-il de la liberte ? puisque la question se presente sous une forme historique, commencons pas une analyse de l'origine du terme.
 

Liberte Historique.

Initialement, la notion de liberté n'appartenait pas à la philosophie. Elle était purement pragmatique : les hommes et femmes etaient libres ou esclaves. Cette notion de liberte est restée d'usage courant jusqu'a nos jours. Comme notion opposée à la servitude et à l'esclavage, elle a eu son apothéose avec les  differentes redaction des Declarations universelles des droits de l'homme. "Les hommes naissent libres ... " (1793, 1830, 1948). Sous une forme plus triviales, elle reste d'actualite avec la notion de contrainte par corps et de privation de liberte que l'on trouve dans les systemes penitentiaires des societes modernes ou dans la legislation concernant les "irresponsables". Il est à noter que ce dernier terme prend en compte des realites bien differentes d'un pays à l'autre, et d'une epoque à une autre. (Est-ce a dire que les "irresponsables" n'ont pas de liberte ? ou que pour user de leur liberte, il faudrait qu'ils soient responsables ? Le rapprochement entre responsabilite et usage de la liberte est interressant , nous y reviendrons)
 

Liberte classique.

En philosophie, la notion de liberte est apparue, entre autre, avec la notion de causalite "Tout effet a une cause", repondant a la question "Pourquoi ?", et avec la reponse theologique "Dieu est la source de toutes chose". Entre ces deux, la liberte humaine etait bien a l'etroit. Classiquement, on parle aussi d'une liberte des sentiments ou d'une liberte de pensee, a cote du libre arbitre, ou du libre choix. La question associee n'est plus de savoir si l'on agit librement, mais si l'on ressent et pense librement, et s'il y a determinisme dans nos sentiments, et reflexion, un conditionnement, ou si nos actions sont libres quand elles sont dirigées par nos sentiments.
 

Crise de la liberte.

Avec la mort lente des religions, l'abolition du principe de causalite et l'invention de la psychanalyse, il y a eu une crise de la liberte. Que ce soit avec la mecanique quantique ou avec la psychologie et la psychanalyse, la liberte semble sortir de la philosophie en ce debut de siecle pour n'appartenir plus qu'aux sciences, et Nietzsche la pousse hors de la philosophie. Est-ce la vie "normale" d'un concept philosophique ? ...
 

Regain.

... Non pas necesssairement, en tout cas, Sartre reintroduit la liberte comme element primordial de sa philosophie existentialiste. Sartre oubli completement le discours sur le determinisme, ainsi que la question de Dieu. Il pose la liberte comme valeur fondamentale dans notre existence : "Lorsque je declare que la liberte a travers chaque circonstance ne peut avoir d'autre but que de se vouloir elle meme, si une fois l'homme a reconnu qu'io pose des valeur dans le delaissement, il ne peut plus vouloir qu'une chose, c'est la liberte, comem fondement de toutes les valeurs. [...] Nous voulons la liberte pour la liberte, et en chaque circonstance particuliere. Et en voulant la liberte, nous decouvrons qu'elle depend entierement de la liberte des autre et que la liberte des autres depend de la notre, je suis oblige de vouloir en meme temps que ma liberte, la liberte des autres, je ne puis prendre pour but ma liberte que si je prend egalement celles des autres pour but." Sartre inciste aussi beaucoup sur le caractere relationnel de la liberte.
 

Question : Alors que reste-t-il de la liberte  ?


 

Post Scriptum

Discussion

bientot ici quelques discussions sur irc sur le theme des libertés.



page créée par Denis en Sept 1998